Mister D.

Publié le par le hérisson

Il passe. Il sort de je ne sais quel bâtiment. Je le vois …puis le reconnais. J’avance. Il tourne la tête dans ma direction. Est-ce qu’il me voit ? Est-ce qu’il me reconnaît ? Je ne sais pas… peut-être pas; peut-être que oui. Toujours est-il qu’il baisse la tête pour chercher quelque chose dans son sac lorsque je passe derrière lui, tout à coté de lui…

Je passe. Je ne m’arrête pas. A quoi bon ? Pour quoi faire ? Pour dire quoi ?
 
On ne s’est rencontré qu’une fois l’année dernière. Manifestement le contact n’a pas pris. Je ne sais quasiment rien de lui. Il ne sait quasiment rien de moi. Peut-être que le peu que nous avons appréhendé l’un de l’autre nous a suffit pour savoir que nous ne pouvions pas être amis.
Peut-on savoir en un simple échange, en une simple discussion, aussi courte soit elle, qu’une personne ne peut pas être votre ami ?

Moi je sais juste qu'il était un peu « trop » : trop belle gueule, trop bien sapé, trop poli, trop porteur de sa réussite sociale, peut-être un peu trop prétentieux aussi ...
Moi je sais juste que j'ai eu le sentiment de n'être pas assez. Pas assez tout ce qu'il était. Je sais juste que je me suis senti passablement humilié après cette rencontre...
Ce sentiment récurrent de ne pas être à la hauteur...

Je passe. Je ne m’arrête pas. A quoi bon ? Pour quoi faire ? Pour dire quoi ?

Nous n’avons fait que nous croiser une deuxième fois…

Publié dans Empreintes

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V
Je suis jaloux de cette petite histoire. Pas de cette petite histoire mais de la façon dont elle nous est racontée. En revanche je n'aurai pas ajouté la toute dernière phrase...
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L
<br /> Merci ! venant de toi c'est très flatteur...    :-)<br /> Oui , c'est vrai qu'en me relisant je me dis aussi que j'aurais pu me passer de la dernière phrase.  Mais je laisse: elle y est , qu'elle y reste....<br /> <br /> <br />