Oscar et la dame rose

Publié le par le hérisson

Dans le courant de cette année, en zappant, j’étais tombé sur la toute fin de la diffusion de l’adaptation pour le théâtre, avec Danièle Darrieux… (et j'aime bien Danièle Darrieux !!!). Ce petit extrait télévisuel et le plaisir pris à la lecture de L’enfant de Noé m’ont incité à acheter ce tout petit bouquin.

Il semble donc que je lise "Le cycle de l’invisible" à l’envers puisque Oscar et la dame rose est le troisième livre de cette série de quatre romans ayant la religion pour thème. L’enfant de Noé étant le quatrième.

Je m’y suis plongé dès que je suis arrivé chez moi.

 

Oscar a 10 ans. La greffe de moelle osseuse, destinée à vaincre son cancer, n’a pas pris. Il va mourir. Ses parents et le médecin ne savent pas trop comment aborder son drame.

Heureusement, il y a Mamie Rose, une visiteuse d'enfants malades. Elle est sympa Mamie Rose, un peu excentrique, mais avec elle on peut parler, dire franchement les choses...

Pour aider Oscar à accepter la mort, pour qu'il se sente moins seul face à cela, elle va proposer à Oscar d’écrire à Dieu... Et comme il ne reste pas beaucoup de temps, elle lui propose également d'observer chaque jour comme s'il comptait pour 10 années...

 

Le livre, c'est ça, les lettres qu'Oscar écrit à Dieu, avec toute la naïveté et la franchise dont un enfant peut faire preuve. Ce n'est pas évident au départ: il doute... Au fil des jours, il va dire sa vie à l'hôpital, ses rapports avec les autres enfants malades dont Peggy Blue, l'enfant bleue, et surtout ses conversation avec mamie Rose. Elle le questionne et il la questionne aussi. Elle va l'aider à accepter l'idée de la mort, et par la même à comprendre la vie.

 

Oscar et la dame rose est court, très court. C'est un conte philosophique, un peu à la manière du Petit Prince. Il aurait pu être un roman facile qui utilise de grosses ficelles pour émouvoir le lecteur (l'enfant malade, condamné par un cancer ..), mais Eric Emmanuel Schmitt évite cet écueil avec un certain talent, et grâce à l'humour. Les deux personnages principaux sont attachants. Comme c'est Oscar qui écrit, les situations et dialogues retracés dans ses lettres à Dieu sont écrites avec simplicité et une certaine légèreté. Et comme les journées d'Oscar comptent pour dix ans, c'est toute une vie qui se déroule sous nos yeux, en accéléré, ce qui permet par ricochet des réflexions sur la vie du lecteur (et pas seulement celle d'un enfant qui meurt d'un leucémie..) En filigrane, la question de la religion, passe "comme une lettre à la poste", sans être trop lourde. L'essentiel de la réponse chrétienne au questionnement de chaque être humain vis à vis de la fragilité de sa condition est très bien retracé..

 

Oscar et la dame rose n'est pas un livre larmoyant même s'il peut faire pleurer. Et il m'a fait pleurer. Certes parce qu'il n'est point besoin de me pousser beaucoup en ce moment mais aussi parce que ce livre dit au final qu'il faut accepter l'idée que la mort est inéluctable et qu'il faudrait pouvoir chaque jour, regarder le monde comme si c'était la première fois...... Et c'est tout ce que je n'arrive pas à faire....

 

Publié dans Feuillage

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J
J'ai beaucoup aimé ce livre. J'y avais trouvé beaucoup de tendresse, malgré le sujet difficile, j'en garde un souvenir de malice. C'était beau, c'était fort. Quelques frissons en le lisant.
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