La petite fille de Monsieur Linh
Monsieur Linh est un vieil homme. Il a fuit son pays en guerre. (probablement le Viet Nam...) Il ne lui reste rien – plus rien d'autre qu'une valise, une photographie et un petit sac rempli de sa terre natale. Il n'a plus de famille si ce n'est un bébé de quelques semaines qu'il tient dans ses bras: sa petite fille «Sang Diû». Arrivé dans un pays d'accueil, il va devoir trouver ses marques parmi les autres réfugiés, et dans une ville grise et froide. Il va finir par se lier d'amitié avec un homme, Monsieur Bark.
Ce livre parle de l'exil, du déracinement, de la mémoire. Mais surtout il parle de survie. Ce livre, c'est la survie, après le traumatisme de la guerre, après la perte d'êtres chers. C'est aussi ce à quoi on se raccroche pour survivre : les souvenirs, un peu de chaleur humaine et de compréhension. (Cette compréhension toute émotive qui va au delà des mots ... )
L'écriture de Philippe Claudel est simple, fluide, poétique (notamment lorsque monsieur Linh se rappelle sa vie passée.) La réalité, la vérité du vieil homme se révèle au fil des pages (et par ricochet celle de monsieur Bark) ce qui «évente» un peu la fin du livre. Mais cela n'enlève rien à l'intérêt de l'histoire, le morceau de vie de ces deux personnages attachants. On comprend, on compati, on ressent parce que c'est un livre sensible et humain.
extraits:
"Parfois, il murmure une chanson à la petite, toujours la même, et il voit les yeux du nourisson s'ouvrir et sa bouche aussi. Il la regarde, et il aperçoit davantage que la visage d'une très jeune enfant. Il voit des paysages, des matins lumineux, la marche lente et paisible des buffles dans les rizières, l'ombre ployée des grands banians à l'entrée de son village, la brume bleue qui descend des montagnes vers le soir, à la façon d'un châle qui glisse doucement sur des épaules."
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"Il se dit "son ami", car c'est bien de cela dont il s'agit. Le gros homme est devenu son ami, même s'il ne parle pas le même langue, même s'il ne le comprends pas, même si le seul mot dont il se sert est "bonjour".
Ce n'est pas important. D'ailleurs le gros homme ne connait lui même qu'un seul mot de la langue de Monsieur Linh, et c'est le même mot.
Grâce à Monsieur Bark, le pays nouveau a un visage, une façon de marcher, un poids, une fatigue, un sourire, un parfum aussi, celui de la fumée des cigarettes. Le gros homme a donné tout cela à Monsieur Linh, sans le savoir"
Ce livre parle de l'exil, du déracinement, de la mémoire. Mais surtout il parle de survie. Ce livre, c'est la survie, après le traumatisme de la guerre, après la perte d'êtres chers. C'est aussi ce à quoi on se raccroche pour survivre : les souvenirs, un peu de chaleur humaine et de compréhension. (Cette compréhension toute émotive qui va au delà des mots ... )
L'écriture de Philippe Claudel est simple, fluide, poétique (notamment lorsque monsieur Linh se rappelle sa vie passée.) La réalité, la vérité du vieil homme se révèle au fil des pages (et par ricochet celle de monsieur Bark) ce qui «évente» un peu la fin du livre. Mais cela n'enlève rien à l'intérêt de l'histoire, le morceau de vie de ces deux personnages attachants. On comprend, on compati, on ressent parce que c'est un livre sensible et humain.
extraits:
"Parfois, il murmure une chanson à la petite, toujours la même, et il voit les yeux du nourisson s'ouvrir et sa bouche aussi. Il la regarde, et il aperçoit davantage que la visage d'une très jeune enfant. Il voit des paysages, des matins lumineux, la marche lente et paisible des buffles dans les rizières, l'ombre ployée des grands banians à l'entrée de son village, la brume bleue qui descend des montagnes vers le soir, à la façon d'un châle qui glisse doucement sur des épaules."
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"Il se dit "son ami", car c'est bien de cela dont il s'agit. Le gros homme est devenu son ami, même s'il ne parle pas le même langue, même s'il ne le comprends pas, même si le seul mot dont il se sert est "bonjour".
Ce n'est pas important. D'ailleurs le gros homme ne connait lui même qu'un seul mot de la langue de Monsieur Linh, et c'est le même mot.
Grâce à Monsieur Bark, le pays nouveau a un visage, une façon de marcher, un poids, une fatigue, un sourire, un parfum aussi, celui de la fumée des cigarettes. Le gros homme a donné tout cela à Monsieur Linh, sans le savoir"
La petite fille de Monsieur Linh - Philippe Claudel